Jean-Jacques Rousseau à Stains : l’intelligence et la subtilité

Marjorie Nakache qui met en scène et Xavier Marcheschi qui signe l’adaptation et le jeu, accompagné de marionnettes, offrent une traversée enthousiasmante de la vie et de la pensée de l’écrivain.

Un ravissant décor, un comédien très fin et des marionnettes qui enchantent.
Photographie de Benoîte Fanton. DR

Ils ont fait bien attention : ils ont marqué immédiatement, dès le titre, l’ambivalence de l’auteur des Confessions en choisissant de nommer ce spectacle : Rousseau et Jean-Jacques. Il est double !

Xavier Marcheschi a puisé au cœur de l’œuvre, au cœur des Confessions, la matière d’une biographie théâtrale qui ne s’en tient jamais aux faits, aux actes, aux événements, mais met en lumière, à chaque pas, la pensée même de l’homme du Discours sur les sciences et les arts, en 1750, La Nouvelle Héloïse, en 1761de L’Emile ou de l’éducation l’année suivante. Pour ne noter que quelques jalons.

Xavier Marcheschi s’est plongé dans Les Confessions et agit en écrivain, sensible au style autant qu’au déroulé d’une vie.

Evidemment, il y a des livres…beaucoup de livres. Photographie de Benoîte Fanton.

A Stains, dans ce chaleureux lieu qu’est le Studio-Théâtre, et où l’on a applaudi depuis tant d’années, tant de spectacles magnifiques –accessibles, clairs, heureux, et élitaires pour tous !- on plonge avec bonheur dans une représentation de 14h00 l Avec des élèves, préparés par les professeurs que l’on ne louera jamais suffisamment, et qui ont leurs habitudes au Studio-Théâtre de Stains, grâce à Marjorie Nakache, Xavier Marcheschi et toutes leurs équipes.

Rousseau donc, et c’est Xavier Marcheschi. Mais il n’est pas seul en scène. Il porte la parole de Jean-Jacques et a fort à faire avec ses partenaires : de merveilleuses marionnettes, toutes sortes de marionnettes. Des minuscules et des grandes, des qui ne sont que les mains mêmes de manipulatrices, et d’autres, de véritables personnages. Un festival de l’art de la marionnette qui a été pensé par Marjorie Nakache (qui avait déjà appuyé son travail sur les « poupées ») et par une artiste très en phase avec elle, Einat Landais, qui signe également la jolie et astucieuse scénographie.

Trois délicates manipulatrices donnent vie et voix aux partenaires du comédien. Sandrine Furrer, Martine Palmer, Sonja Mazouz, cette dernière étant comédienne et danseuse et très proche artiste du Studio-Théâtre de Stains.

Une intimité certaine entre l’interprète et son double. Photographie de Benoîte Fanton. DR.

Tout ici est délicat, fin, tout nous parle et nous éclaire. Sur Jean-Jacques Rousseau, mais sur la manière dont on peut se conduire dans la vie, dans la société. Une merveilleuse leçon offerte par un moment d’enchantement.

Studio-Théâtre de Stains, jusqu’au 17 décembre. A 14h00 les mardi, jeudi, vendredi. En soirée à 20h30, les 10, 11, 17 décembre. Dimanche 12 à 15h00. Durée : 1h00/1h05.

Tél : 01 48 23 06 61. www.studiotheatrestains.fr