Thomas Fersen, version théâtre

Au fil du temps, l’interprète a glissé de récitals de chansons, vers des formes de contes, d’histoires racontées malicieusement. En puisant dans son premier roman, Dieu sur Terre, et très bien entouré, il offre un spectacle très séduisant à l’Athénée, puis en tournée.

Disons le vite, puisqu’il ne reste pas beaucoup de représentations à Paris, mais disons-le fermement : le spectacle mis en scène par Jessica Dalle et Benjamin Lazar, sur le plateau d’un des plus beaux théâtres de Paris, l’Athénée, constitue un délicieux moment de fantaisie, de poésie, de bonne musique excellemment interprétée.

On retrouve tout ce qui fait le charme de Thomas Fersen, auteur-compositeur-interprète : une éternelle enfance, une adolescence prolongée, une maturité lucide et amusée en même temps désormais. Une dégaine de d’jeune, une tignasse de collégien, une silhouette souple, dans les costumes de Pauline Juille, et cette voix bien sûr, ce timbre original, cette trace étrange de lointain accent inassignable.

Ce récital hautement théâtral est associé à la parution d’un livre chez L’Iconoclaste (20€). Un roman, son premier roman. Fragments biographiques, ton faussement désinvolte, plaisanteries à deux balles de gamin du XXème arrondissement, et ces rimes. Ce goût du vers, jusqu’aux vers blancs et vers de mirliton. Comme dans les chansons que l’on apprenait autrefois. Le livre s’intitule Dieu sur Terre. Le spectacle, Mon frère, c’est Dieu sur Terre.

Magistralement accompagné de Pierre Sangra, avec en alternance Pavel Andaero ou Pavel Guerchovitch à la guitare, de Maryll Abbas à l’accordéon, de la grisante Cécile Bourcier au violon, très bien éclairé par Jimmy Boury, concepteur et Nicolas Lamatière, à la régie, Thomas Fersen donne le sentiment d’une grande liberté. Il est dirigé avec leur intelligence et leur sensibilité, leur humour, par Jessica Dalle et Benjamin Lazar. Ils parlent avec admiration et profondeur de l’univers de Thomas Fersen et le mettent formidablement bien en valeur.

C’est très drôle, souvent cocasse, vif, enlevé. C’est touchant. Cela charrie de la vraie vie et sans doute beaucoup d’inventions. Vous le découvrirez ! C’est une proposition très originale et séduisante. Voyez le spectacle, mais lisez aussi le livre car, évidemment, il est plus fourni que ce moment bref et charmeur, attisé par la voix si prenante de Thomas Fersen.

Théâtre de l’Athénée, jusqu’au 4 mars, à 20h00. Durée : 1h15. Tél : 01 53 05 19 19.

Adresse : athenee-theatre.com

Tournée du 9 mars au 23 mai à travers toute la France.