Elle était discrète et très talentueuse. Comédienne, elle chantait à la perfection et était une lectrice précise et harmonieuse. Elle s’est éteinte il y a quelques jours.
On l’avait connue dans les premiers spectacles signés par son frère, Daniel Mesguich. On se souvient d’elle, encore au conservatoire et jouant dans Candide, dans Le Prince travesti. Elle se nommait Catherine Berriane. Sa famille a annoncé sa mort dans les colonnes du carnet du Monde il y a quelques jours. Chagrin. Elle avait beaucoup de talents et des dons. Ses professeurs, Marcel Bluwal, Pierre Debauche, appréciaient ce grand tempérament.
Elle avait pris ses premiers cours à Marseille, auprès d’Irène Lamberton. Et, alors qu’elle était entrée au CNSAD, elle avait pris des cours de chant lyrique avec Bernadette Val.
Ses premiers spectacles datent de 1974. Son premier récital de 1984, au Théâtre Gérard-Philipe de Saint-Denis. Longtemps, elle a chanté. Avec Francesca Solleville, avec Colette Magny, au Tourtour ou à la Fête de l’Huma, à Monte Carlo ou à la Vieille Grille, à l’Espace Rachi. Sur le plateau de la Comédie-Française : lorsque son frère monta La Vie Parisienne ou, un peu plus tard, La Tempête. Elle chanta du Monteverdi. De la chanson réaliste au plus délicates des compositions lyriques, son timbre, sa discipline, sa sensibilité faisaient merveille.
Un chemin à la télévision, au cinéma, notamment auprès de Jean-Pierre Mocky, qui aimait les fortes personnalités. Au théâtre, son chemin s’est souvent confondu avec celui de Daniel Mesguich qui admirait sa personnalité, sa présence, sensuelle, tendre, spirituelle, capable de dessiner des femmes plus âpres. Racine et plus tard Corneille, Wedekind, Shakespeare, Pirandello, Kleist, Tchekhov, Clarisse Nicoïdski, entre autres. Avec Jean-Claude Penchenat, elle joua du Goldoni et avec Myriam Tanant, du Buzzati.
Elle aura énormément joué et chantait, lu pour la radio ou des spectacles. On ne l’oubliait pas.