Artiste au très large spectre, il défend de toute sa sensibilité, un texte de Valérian Guillaume, « Nul si découvert », mis en scène par l’auteur.
Il est assis sur un banc, au pied d’un bâtiment qui ressemble à un grand abribus. Une boîte. Avec une échelle sur le côté. Bientôt on sera peut-être en haut du plongeoir d’une piscine. Comme aux Halles de Paris, elle est sans doute au cœur d’une galerie marchande.
De nombreux participants sont ici ligués : James Brandily pour la scénographie, Pierre Nouvel pour de la vidéo, William Lambert pour des lumières, Victor Pavel pour une composition musicale, Nathalie Saulnier pour le costume. Vraiment ? Et le texte de Valérian Guillaume a été adapté avec Baudouin Woehl et par l’auteur lui-même qui signe seul la mise en scène de Nul si découvert.
Olivier Martin-Salvan est un artiste passionnant. Un être d’une intelligence et d’une sensibilité rares. Un esprit audacieux, qui excelle dans des registres très différents, du pathétique au plus comique avec Pierre Guillois, les deux catégories étant indissociables avec ces deux inclassables, de la clownerie au chant lyrique, du répertoire aux inventions extravagantes.
Ici, il défend un texte aux faiblesses flagrantes. Valérian Guillaume qui ne doute pas de lui et de son écriture précise : « Ce spectacle est un questionnement sur la marge et la périphérie ». Ou encore : « Le texte écrit sans ponctuation est une longue phrase qui met en scène un personnage prêt à tout pour se gorger du monde. »
Bizarre de s’intéresser à un tel personnage, non ? L’hyper-sensibilité d’Olivier Martin-Salvan ne peut effacer ce qu’il y a de non empathique dans l’écriture de Valérian Guillaume. Son « personnage », il le montre empêtré dans la solitude et la frustration. C’est très triste, c’est très débilitant.
La précision de l’incarnation, la présence, le courage de l’interprète ne suffisent pas.
Théâtre de la Cité Internationale, jusqu’au 18 avril. Durée : 1h30. Horaires variables. Tél : 01 85 53 53 85. Le texte d’origine est publié aux Editions de l’Olivier.
Puis au Creusot le 27 avril, au Théâtre Sorano de Toulouse, les 30 et 31 mai, 1er juin. Au Festival de Figeac, le 25 juillet.