Entre des temps un peu tristes et des dysfonctionnements techniques, aucun article n’a été publié sur ce blog depuis une dizaine de jours. Nous avons pourtant vu beaucoup de spectacles et l’on va reprendre le fil très rapidement.
Un chef-d’oeuvre imaginé par un artiste qui se situe du côté de la métaphysique, et de la recherche scientifique, un moment irracontable et fascinant, c’est Personne par Yann Frisch et sa compagnie nommé L’Absente. Pour une petite semaine encore, place de la Fontaine aux Lions, non loin du Théâtre de Paris-Villette.
Quatre-vingt places seulement, visibilité idéale dans son camion théâtre que l’on avait découvert il y a quelques saisons, notamment dans les jardins du Théâtre du Rond-Point. Officiellement, plus une place à louer, mais si vous êtes plein de coeur, vous pouvez attendre les éventuels désistements. C’est à 20h30, et l’on ne sait jamais, pour une heure d’une densité profonde et d’une légèreté apparente qui vous donnera des ailes.
On en reparlera, plus tard, plus précisément. Mais Yann Frisch est tellement unique et son art est tellement haut, qu’essayer d’en traduire les mystères est un peu l’abîmer…
Autres spectacles vus ces temps derniers : l’insolite Homme de plein vent, scellant les retrouvailles de Pierre Meunier, avec Hervé Pierre. Meunier, entrepreneur de voyages dépaysants, avec ferraille et machines étranges, poulies, mécaniques sophistiquées et parfois, pierres et autres caillasses, jusqu’à la boue. Hervé Pierre lui, le coeur léger, a quitté la Comédie-Française où il a été éblouissant, dans des répertoires très différents. L’Homme de plein vent avait été présenté à Avignon il y a des années et des années. Les silhouettes se sont légèrement étoffées, sans doute…On a tous vieilli. Mais les deux complices sont toujours aussi étonnants et s’amusent comme des enfants, à la Bastille. On en reparlera aussi.
Reprise encore, mais plus récente, avec Wanted Petula de Fabrice Melquiot, dans une mise en scène d’Emmanuel Demarcy-Mota. Les premières représentations remontent à mai 2008, à Reims. Puis, un an plus tard on l’a retrouvé aux Abbesses, au Centquatre. Pour ce spectacle, il a tout de même fallu qu’un comédien nouveau reprenne le rôle du héros, Bouli Miro. C’est Edouard Eftimakis qui fait son entrée dans la bande du Théâtre de la Ville. On le connaît par le monde de Macha Makeïeff : il a joué dans sa version de Tartuffe. Et il est assistant de Simon Falguières sur certaines productions, notamment Les Etoiles au Théâtre de la Tempête. Mais sur les murs du métro, les affiches ont l’air d’être les mêmes, avec l’éclaboussante Valérie Dashwood, que l’on va très vite retrouver dans L’Amant d’Harold Pinter, face à Laurent Poitrenaux.
Autres spectacles qui mériteraient des développements : Item à la MC93, les Chiens de Navarre aux Bouffes du Nord, Copenhague à la Reine Blanche, Le Monde et son contraire aux Déchargeurs, Voix à la Tempête, Portraits de famille par Hortense Belhôte à l’Atelier. Evidemment Médée à la Comédie-Française et encore Hedda aux Ateliers Berthier et les deux premières heures de Daddy à l’Odéon 6ème. Mais pour la première fois cette saison, on s’est éclipsé à l’entracte, assommé par tant de déploiement spectaculaire et de pauvreté de la langue.
A suivre. On reprend dès demain. On développe, on célèbre.