L’écrivain italien Davide Carnevali s’est inspiré de sa vie en Argentine. Mais le personnage qu’il dessine et qu’incarne David Van de Woestyne, dirigé par Olivier Cherki, est universel.
On a découvert Confession, sous-titré Confession d’un ancien président qui a entraîné son pays au bord d’une crise, il y a plusieurs mois, à Montreuil (93), à La Girandole. Un spectacle qui avait été créé à Nantes quelque temps auparavant, et qui revient à l’affiche en ce milieu du mois de mars.
Un moment fort, présenté dans une très précise mise en scène d’Olivier Cherki, excellent lecteur et directeur d’acteur. Pas de spectacle pour un interprète seul, sans le déploiement d’une équipe artistique de talent. Ici, une scénographie sobre et efficace d’Ana Kozelka et Samuel Danilo, un travail sur la lumière et le son de Thierry Mathieu. Ajoutons que la traduction de Caroline Michel a du nerf et des rythmes porteurs.
David Van de Woestyne est seul en scène, mais très bien entouré. On adhère immédiatement à ce que nous confie l’homme, en costume, élégant et sachant bien bouger, sur le plateau. Lorsque nous avons vu, à La Girandole de Montreuil, la proximité faisait que l’on ne perdait rien des regards.
Voix bien placée, fermeté de la présence de l’acteur. L’homme troublé, tremblant, est un président qui n’a pas été à la hauteur de ses engagements. Ce monologue a été inspiré à l’écrivain italien Davide Carnevali par la figure de Carlos Menem. Le texte date de 2012. L’auteur vivait à Buenos Aires, aux premières loges des lieux du pouvoir de la grande ville.
Que veut ce président ? Se justifier ? Chercher des excuses à son comportement ? Expliquer comment il n’a pas prémédité les conséquences néfastes de son inaction ?
On écoute. On oublie que l’on est au théâtre. Dans une parole unique, on en entend bien d’autres. C’est la grande qualité de ce moment, qui nous fait réfléchir à l’universalité des questions du pouvoir, de l’aveuglement, de l’asservissement. De la manipulation, aussi.
C’est très bien joué, très finement interprété. David Van de Woestyne, sous le regard d’Olivier Cherki, nous fait comprendre la duplicité de l’orateur. Mais sans en faire un personnage complètement haïssable. C’est un humain très faible, égoïste, narcissique. Et sans doute assez cynique. Un homme politique passionné par sa propre personne.
Les Editions « La Fabrique du livre », publient le texte. www.lafabriquedulivre.fr
« Confession », La Ruche, 8 rue Félibien, 44000 Nantes. A 14h30 ou 20h30, du 14 au 16 mars. Puis les 21 et 22 mars au Théâtre du Champ de Bataille, 10 rue du Champ de Bataille, 49000 Angers. A 10h et 20h00. Se renseigner. Tél : +33 (0)2 41 72 00 94.