On retrouve « Fusées », fantaisie interstellaire qui ravit les enfants comme les adultes et qui a été créée il y a quelques mois. Comme toujours, ils sont plusieurs à composer, un peu moins sur le plateau.
Jeanne Candel : pas même une heure et elle réconcilie chacun avec le théâtre. Pas même une heure et l’on voyage au loin. On devient les amis de deux types assez jeunes coincés dans une station spatiale et qui font des projets…sur la planète, comme on dit.
Si Jeanne Candel signe la mise en scène de ce spectacle « tout public », elle l’a composé en s’inspirant d’un film étrange du réalisateur roumain Andrei Ujica. Un documentaire date de 1995. Il se situe en 1991 et porte sur des cosmonautes soviétiques envoyés dans la station Mir. Lorsque l’un des deux reviendra sur Terre, des mois après son camarade, l’Union Soviétique aura disparu…
Pas de révolution de cette ampleur dans le spectacle Fusées, imaginé par Jeanne Candel, Vladislav Galard, Sarah Le Picard, Jan Peters, Claudine Simon.
On retrouve la bande sur le plateau de Benoît-XII, à l’exception de Jeanne Candel qui a su donner du rythme, se plier aux imaginations enflammées des interprètes. Parmi eux, la musicienne Claudine Simon. Pianiste, elle n’a pas son pareil pour métamorphoser des partitions connues, de Bach, Rossini, Schumann, Schubert. Belle présence, elle accompagne les aventures des deux paumés qui tuent leur ennui comme ils peuvent. A ce jeu là, Jan Peters et Vladislav Galard s’en donnent à coeur-joie. Un vrai couple de la piste. L’un grand, long, visage aux grimaces merveilleuses et au regard candide, l’autrre, plus sombre et taciturne, mais bien déjanté lui aussi : Sarah Le Picard est une narratrice idéale, tandis que des éclopés tentent de faire fonctionner un merveilleux castelet. Théâtre dans le théâtre, victoire de l’artisanat enchanteur dans un monde où l’on se passe de micros et de vidéo. Une rareté. Une pépite !
Avignon in, Théâtre Benoît-XII, jusqu’au 8 juillet, à 11h et 17h. Durée : 55 minutes !