Loin des grands déploiements médiatiques et des déclarations péremptoires, le festival créé par Jean-Marie Besset, à Limoux, dans l’Aude, a tenu et n’a rien abandonné de ses ambitions artistiques.
Quelques mots ce soir, parce que tout commence dans quelques minutes et que l’édition de cette année 2025 est particulièrement importante. Ce n’est pas une nouveauté. Limoux a tout de suite trouvé ses marques, fidèles aux règles imaginées sans raideur par Jean-Marie Besset. Connu comme auteur, connu comme un tout jeune homme dont la première pièce, Villa Luco avait été créée au TNS, Théâtre national de Strasbourg, par Jacques Lassalle. Pas rien. Pas rien non plus la distribution : Hubert Gignoux et Maurice Garrel et un(e) jeune ordonnance, Jean-Marie Besset lui-même. Connu comme homme de théâtre en devenir. Un écrivain qui allait prendre sa place dans le monde de la création, de la responsabilité dans le domaine public comme dans le domaine privé.
Cet été, tout commence de manière puissante, par l’Histoire. Au cinéma l’Elysée, Jean-Marie Besset accueille Danielle Rapoport, 88 ans aujourd’hui, psychologue très reconnue. En 1943 arrivèrent à Limoux, une jeune institutrice, et, parmi d’autres, une petite fille de six ans. Toute la famille, en fait, fut cachée, protégée. Sous des noms différents.Mais un jour, repérés, ils durent fuit.
Danielle Rapoport n’était jamais revenue à Limoux. Elle y est ce soir. C’est une manière d’hommage à ces enfants, ces hommes, des femmes qui trouvèrent la force, le courage, mais aussi l’aide des autres, et survécurent. Ou non, d’ailleurs. Mais on les écoute témoigner. Discrets, soutenus par ceux qui les interrogent.
A suivre