Avignon, voir ou écrire, il faut choisir

Les spectacles commencent dès le matin et se poursuivent tard dans la nuit. On peut naviguer de « in » à « off » tout au long des jours. Aperçu de bons rendez-vous, que nous développerons dans les jours qui viennent.

A 10h00 du matin, hier, un événement que tout amateur de bon théâtre ne pouvait manquer : la lecture, par une brochette de comédiens et comédiennes très doués, d’une pièce de Pierre Guillois que l’on découvrira sur le plateau du Rond-Point durant la saison 2025-2026. Pas de titre définitif pour le moment. Disons qu’il s’agit d’un « drame rural pour brebis bavardes ». A la Manufacture.

On pouvait enchaîner avec Tant pis, c’est moi, très touchant seul en scène de Sam Karmann à la Scala. Sa vie, d’après un livre écrit avec Denis Lachaud et que l’on peut acheter au théâtre ou dans les librairies de la ville, toujours aussi riches et accueillantes.

Un peu plus tard, dans un théâtre niché le long des remparts, l’Episcène, ouvert il y a quelques années, et qui, comme le si bon Théâtre des Doms, présente des auteurs et des productions belges. On a découvert le style, écriture et jeu, de Nicolas Godart, un style personnel, féroce, cocasse, et profond, grave. Un entourage d, interprètes sensible. Cela s’intitule Rollekebol : un mot qui signifie, en pur bruxellois, « roulé-boulé ». S’emploie pour les chiens et les chats…Mais cela convient à certains esprits humains.

Le soir, au Cloître des Célestins, toujours aussi beau, sauf que des oiseaux très piailleurs envahissent les deux grands platanes et ne se calment pas, un tour dans le « in » avec Avignon, une école de Fanny de Chaillé qui dirige de jeunes actrices et acteurs suisses.

La veille, un très grand moment avec Fernando Arrabal à l’honneur de l’émission de 20h00 de Blandine Masson, pour France Culture. En direct depuis le jardin du Musée Calvet, et avec des prolongations, au-delà de la retransmission en direct. On en reparlera, évidemment.

La nuit venue, dans la cour d’honneur, Marta Gornicka dirige un groupe d’une vingtaine de femmes, et une adolescente, dans Mothers, a song for wartime. Venues d’Ukraine, de Biélorussie, de Pologne, elles sont unies par le désir de nous éclairer. Cela se donne encore ce soir, à 22h00. Une heure de chant, de mise en garde, d’alerte. Réveillons-nous, disent-elles. Ce spectacle va tourner en France à la rentrée.

Et puis bien sûr, on peut se rendre à la Maison Jean-Vilar et découvrir l’exposition pleine d’amour et de ferveur, consacrée à Alain Crombecque. On ne fait jamais relâche, un titre qui dit sa vie et ses engagements. On en dira plus, bien sûr.