Comédien d’exception, il donne au texte de l’Italien Ascanio Celestini qui signe la mise en scène, une force radieuse. Le musicien Philippe Orivel ajoute à la puissance et la beauté de ce moment.
Murgia/Celestini, c’est une vieille amitié, une complicité sans ombre, une entente intellectuelle et sensible qui nous offre régulièrement, des moments d’émotion et d’intelligence bouleversants.
Après Discours à la nation, Laïka, que l’on a pu voir au Rond-Point, voici Pueblo.
On avait eu le privilège d’assister à une représentation de Pueblo il y a plusieurs mois, au Théâtre des 2Rives, à Charenton-le-Pont, entre deux confinements, si l’on se souvient bien. On n’avait pas oublié la force du texte et de l’interprétation.
Revoici donc ce grand morceau de bravoure théâtrale taillée dans l’étoffe de l’humanité des humbles. Pourquoi disserter ? Résumer, analyser ?
Allez ! Recevez, voyez surgir l’interprète, David Murgia, ténébreux, l’un des fondateurs du Raoul Collectif, un artiste mobile, volubile. Qui déverse à toute allure le récit, hallucinant. Sans jamais se prendre les pieds dans ce texte qui n’a rien de simple, mais coule de source.
A l’arrière, Philippe Orivel, partenaire essentiel, qui parfois quitte sa place donnée pour s’avancer sur le plateau, comme surgit la voix de la pureté (Diego Murgia, l’enfant) ou les jeux de la musique de Gianluca Casadei.
Une perfection de sensibilité et de plongée dans le monde des humains si humains. Quelque chose comme un accomplissement que la traduction de Patrick Bebi et David Murgia lui-même, illuminent, nous touchant au plus profond.
Théâtre du Rond-Point, salle Jean-Tardieu, à 20h30 du mardi au samedi, dimanche 23 octobre à 15h30 (dernière). Durée : 1h30. Tél : 01 44 95 98 21.
Tournée : 15 novembre, Maison de la Culture de Tournai en Belgique, du 6 au 17 décembre, au Théâtre des Célestins de Lyon, le 21 avril au Théâtre Sorano de Toulouse.