On avait espéré parler de ces créations dans la presse écrite « papier ». Mais la place a manqué. Au moment de leurs dernières représentations, à Paris et à Bobigny, saluons Hamlet/Fantômes de Kirill Serebrennikov au Châtelet et Barber Shop Chronicles de Michael De Cock, Junior Mthombeni, Inna Ellams.
Avouons que l’on désespérait d’une saison sans nervosité, puissance, pour tout dire, intérêt. Des spectacles faibles, qui, n’étaient une reprise par Julien Gosselin à l’Odéon et les textes de Jon Fosse, éclairés par Gabriel Dufay au Studio-Théâtre de la Comédie-Française et à l’Echangeur de Bagnolet, n’était la formidable Leonor Oberson dans Furie au Théâtre de Belleville, nous aurait laissé dans une tristesse profonde.
On reparlera ici même de Leonor Oberson, (en juillet 2024, Furie figure dans ces colonnes). Mais saluons les deux grands spectacles poétiques et politiques que nous a offert cet automne.
Ils n »ont de commun que la force et le talent des interprètes, l’audace. L’audace des interprètes et l’audace des concepteurs et metteurs en scène. Ils ont en commun d’être des spectacles profondément ancrés dans la réalité du présent, des spectacles d’essence politique, et, en même temps, de grands moments de divertissement.
Puissance des interprètes engagés avec, au Châtelet, un orchestre essentiel et la traversée, en dix stations, des imaginaires nourris par l’oeuvre de William Shakespeare sur une partition très prenante de Blaise Ubaldini avec Pierre Bleuse et Yalda Zamani.
De Bruxelles à l’Afrique, on se déploie dans tout le continent, de pays en pays. Onze hommes sur le plateau. Une narratrice en léger retrait. De la musique, de la danse, des séquences puissantes, un texte qui rappelle aussi bien les exagérations du présent que les blessures de la colonisation.
Dernières séances aujourd’hui. Dépêchez-vous !