Fernanda Barth, intelligence et sensibilité

Comédienne à la présence flamboyante, elle retrouve un auteur et un lieu qui ont été importants dans la révélation de son talent à un public épris de délicatesse et d’originalité. Après Des femmes, voici L’Amour et la violence.

Elle est unique et plurielle. Elle possède de profondes qualités de jeu, et elle passe d’une figure à une autre avec fluidité. C’était le cas dans Des femmes. Elle avait réuni des destins de femmes qu’elle admirait. Régis de Martrin-Donos, que l’on avait connu dans le cadre du festival NAVA, fondé par Jean-Marie Besset à Limoux, avait écrit cette ronde de personnages séduisants, courageux, audacieux.

Fernanda Barth avait fait son miel de ces textes, de ces chemins. Mise en scène par Régis de Martrin Donos, elle était d’une étourdissante séduction. Mobile, vive, grave, drôle, changeante. Libre et très disciplinée.

La revoici dont, au Lavoir Moderne Parisien, avec, sur le plateau à fleur de gradins, des portants où sont accrochés des vêtements, des costumes.

Ainsi Fernanda Barth change-t-elle de personnalité. Sans changer de lieu. La fable de Régis de Martin de Donos se situe dans un immeuble. On remonte le temps, de génération en génération. Carmen Calderon, la fille de la gardienne, nous fait vivre les histoires de locataires qui se sont succédé.

Hommes et femmes, ils revivent par la plume sensible de l’écrivain et les incarnations formidables d’une comédienne douée, ultra-sensible. C’est une pépite de sensibilité, d’esprit. On rit souvent, même si on a le coeur serré.

On forme des voeux pour que ce solo à résonnances plurielles, soit repris ici, au Petit Saint Martin, là, au Poche-Montparnasse. Ou ailleurs…

Une comédienne à mettre en lumière. Brésilienne par sa maman et son enfance, libanaise par son père, Fernanda Barth est de la lignée des grandes comédiennes, des artistes exceptionnelles et l’on aimerait qu’un monde très large, très divers, apprenne à la connaître.

Lavoir moderne parisien, LMP, du mercredi au samedi à 21h, dimanche à 17h. Relâche ce 28 novembre. Réservation : lavoirmoderneparisien.com ou sur place, 35 rue Léon, 75018 Paris. Durée : 1h20.