Avec sa compagnie, l’auteur et metteur en scène réplique au manque de subvention en organisant une série de tracts théâtraux joués sur le plateau du Théâtre 13-Glacière à Paris. A partager.
Il l’explique au début du « spectacle ». Avec les baisses de subvention des compagnies, ces temps-ci, il aurait pu mettre en scène un monologue et l’exploiter un bon moment. Mais il a choisi de répliquer avec panache, intelligence, insolence. On ne le fera pas taire, Guillermo Pisani. Et c’est toute sa troupe qu’il embarque dans Croyances ou « 13 essais théâtraux sur la croyance ».
Au Théâtre 13, site « Glacière », le petit théâtre en amphithéâtre de poche, depuis le 11 mars et jusqu’au 21, Guillermo Pisani fait son festival un peu Agitprop. Les vieilles recettes (1917 en Révolution russe et URSS) peuvent demeurer efficaces.
La salle porte le nom de la regrettée et très active Colette Nucci qui dirigea l’institution avec un goût de la découverte et de la jeunesse que l’on n’oublie pas. On n’oublie pas non plus, ici, une autre disparue bien trop tôt et qui elle aussi dirigea ce théâtre, Saskia Cohen-Tanugi et signa des mises en scène inoubliables, faisant, elle aussi, beaucoup de place aux jeunes.
Ils sont là, les jeunes, dans la salle. De quinze à la trentaine. Beaucoup d’étudiants, sans doute. Et cela fait plaisir à l’heure où le spectateur moyen n’est pas loin d’avoir l’âge du festival d’Avignon, sinon, au mieux, l’âge du festival d’Automne…
Sur le plateau, ils sont jeunes, eux aussi. Assis sur des chaises. Pour le volet que nous avons découvert hier soir, précisons-le : on a failli rater complètement cette proposition très tonique, sans des amis critiques rencontrés lundi soir à Théâtre Ouvert, unanimes sur les soirées Pisani…
Donc, ici, pas de raison autre que de vous dire : allez-y ! Hier soir, le thème était l’économie. D’accord. Sans doute pas le plus jubilatoire des épisodes. On nous refait la tragique crise grecque. Pour qui s’intéresse un peu au monde, avouons-le, on n’apprend que très peu. Mais pour les jeunes, c’est loin et leur rafraîchir la mémoire est tonique. On le devine aux respirations, aux rires francs ou jaunes, on le devine à l’adhésion profonde au propos, que l’on ressent.
D’après ce qu’explique Guillermo Pisani, né en Argentine, mais français par son essentiel chemin, ils ont commencé il y a trois ans à travailler sur ces « Croyances ». Un jour nous en reparlerons d’une manière plus précise. Ici, on n’est là que pour vous dire : Dépêchez-vous, partager ces moments fraternels, composés d’après la réalité par Guillermo Pisani et joué par un groupe de filles et de garçons très sensibles et drôles. Et citoyens !
Théâtre 13-Glacière, jusqu’au 21 mars 2025. A 20h00 en semaine. Derniers rendez-vous : ce soir mercredi 19 mars, « Visions du monde concurrentes », demain, jeudi 20 mars, « 7 essais de religion et politique »; vendredi 21 mars, « Visions du monde concurrentes »