Le bonheur à Stains, avec Hugo

Au Studio-Théâtre, Xavier Marcheschi qui a écrit le texte jouant l’un des personnages et Marjorie Nakache qui le met en scène, proposent une fois de plus un spectacle « élitaire pour tous ». Dans Le Roman d’une vie, on nous raconte la création des Misérables. Beau et touchant.

On se répète. On le sait. Mais on assume. Chaque soirée –ou matinée- passée au Studio-Théâtre de Stains nous enchante. Il y a des années que cela dure. A peine passée la porte du 19 rue Carnot, et l’on est sous le charme. Il y a là un esprit du lieu qui n’est qu’harmonie, accueil, chaleur. La beauté, ici, traduit le souci artistique d’une équipe remarquable qui se bat pour maintenir haut l’exigence du partage. Eclairer, donner à voir, à entendre, à comprendre des œuvres classiques ou des créations.

Ces jours-ci, à l’affiche, sous le titre un peu trompeur du Roman d’une vie, c’est le grand Victor Hugo qui est à l’honneur et ce roman énorme que sont Les Misérables. Le titre renvoie à la fois à la place centrale qu’a pris le roman dans la vie de Victor Hugo, et, d’un même mouvement, à la vie de l’écrivain lui-même.

Et tout cela vous est offert sur un plateau dégagé, où des panneaux larges et hauts comme des portes, évoluent, changeant selon les images projetées. Les lumières ajoutent à ce ballet fluide. C’est remarquable et efficace. Les lumières sont d’Hervé Janlin, la vidéo de Vincent Mézières. Cela va vite, cela glisse, cela se métamorphose sans cesse. Une grande réussite sous la houlette des régisseurs Rachid Baha et Adrien Dumas de La Roque.

Xavier Marcheschi signe donc ce texte. Il a choisi de fixer cette scène « primitive » qu’est pour Victor Hugo la vue d’un homme embarqué entre deux gendarmes parce qu’il a volé un pain pour ses enfants. Il est déjà célèbre lorsqu’il entame la rédaction de ce roman qu’il abandonnera des années durant, avant de s’y remettre. Ne déflorons pas tout. Jeunes et moins jeunes sont ravis de découvrir les secrets de la lente maturation de cette œuvre, tout en retrouvant les personnages que tout écolier de France –et bien au-delà-connaît.

Clémence Laboureau, Irène Voyatzis pour les figures féminines, Baptiste Drouillac, Valentin Fruitier, et, on l’a dit, Xavier Marcheschi, sous la ferme et sensible direction de Marjorie Nakache, incarnent des figures foisonnantes, réel et fiction sans cesse mêlés. Et tout cela en une heure.

Studio-Théâtre de Stains à 14h les 25 et 26 mars, et les 1er et 3 avril ; à 20h30 les 27 mars et 4 avril. Tél : 01 48 23 06 61. Durée : 1h.