Passé par l’IDHEC, l’école de cinéma qui forma les réalisateurs des années durant, il avait fait une brillante carrière d’assistant réalisateur dans le 7ème art et travaillé des années durant à la télévision. Il s’est éteint il y a quelques jours. Il avait 84 ans.
C’est au début des années 80 que l’on fit la connaissance de Patrick Bureau. A la demande de Pierre Desgraupes, patron d’Antenne 2 à cette époque, un magazine de théâtre fut créé. Il convoqua Pierre Laville, directeur du magazine mensuel « Acteurs » pour lui confier l’émission, sous la tutelle de Marc de Florès, directeur des magazines et fictions. Georges Paumier, réalisateur de l’Ecole des Buttes Chaumont, et ancien comédien, fut le coordonnateur de l’émission. Il réunit de jeunes cinéastes ou des spécialistes du théâtre filmé. Jeannette Hubert, passée par l’IDHEC, Irène Richard, Maurice Tanant, entre autres. Et Patrick Bureau.
Une heure tous les quinze jours, vers 21h30 : « Plaisir du théâtre » fut une émission de qualité et connut le succès. Des choix rigoureux, de théâtre privé à théâtre subventionné, des séquences longues, des collaboratrices et collaborateurs connaissant très bien l’art dramatique et les arts de la sènce en général. Saluons Marion Thébaud, Fabienne Pascaud, Marc Dondey, notamment, et Paul Ouazan, assistant excellent et photographe devenu scénariste, réalisateur, et l’un des hommes importants d’Arte, dirigeant notamment l’Atelier de Recherche.
Une petite bande au cœur de laquelle, Patrick Bureau, imprimait son esprit espiègle. Il était né en 41, de quelques années l’aîné des journalistes qui ont eu la chance de travailler avec lui. Il ne la ramenait pas, alors qu’il avait été l’assistant très important d’une pléiade de cinéastes.
Glissons simplement ici les œuvres auxquelles il a participé : en 1967 : Le Voleur de Louis Malle, en 1968. Delphine d’Éric Le Hung, en 1969, Le Temps de mourir d’André Farwagi, en 1971, La Maison sous les arbres de René Clément, en 1972, Le Temps d’aimer de Christopher Miles, et la même année, Le Grand blond avec une chaussure noire d’Yves Robert et Le Rempart des Béguines de Guy Casaril.
En 1974, il est auprès de Jacques Deray pour Borsalino, et aussi, la même année, pour Le Retour du Grand Blond d’Yves Robert. Avant de travailler avec Tinto Brass pour Salon Kitty, en 1975.
Patrick Bureau tourne également beaucoup pour la télévision. Qu’il réalise des dramatiques ou donne forme à des pièces de théâtre à l’affiche, notamment dans la série Emmenez-moi au théâtre.
Pendant trente ans, de 69 à 98, il aura ainsi été l’une des grandes mémoires du théâtre à la télévision, d’Electre au Vison voyageur, il n’a jamais craint les genres différents, de la tragédie au boulevard. Une trentaine de films à retrouver à l’INA, des amitiés profondes aves comédiennes et comédiens, réalisateurs, écrivains.
Derrière la moustache qu’il arborait, se cachait un homme d’une grande pudeur, d’une délicatesse profonde. Il était d’une grande érudition, s’intéressait à la littérature comme à l’actualité, avec une préférence pour le cinéma. Il fut, à ses moments, un critique très fin et bienveillant.
Son cœur a lâché. Il venait de fêter à Marseille, avec sa fille Julia, le premier anniversaire de sa petite fille.
Ses amis lui diront adieu mercredi 12 novembre, à 15h, au cimetière Montmartre.