Des années durant, il aura été un constructeur essentiel du monde du théâtre. Il s’est éteint cette semaine, après une lutte digne contre la maladie. L’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône, lui rendra hommage le 25 mars.
Il avait un physique de jeune premier, avec ses yeux bleus et son visage avenant, sa silhouette d’adolescent. Pourquoi faut-il que le destin rattrape des êtres, les enferme dans la maladie, les détruise inéluctablement ? La vie peut se faire odieuse. Philippe Buquet se sera battu des années durant contre une maladie extrêmement cruelle que l’on connaît sous le nom de maladie de Charcot.
Ainsi Philippe Buquet, né en 1954, s’est-il éteint le 19 mars dernier, avant d’avoir atteint ses 70 ans. On n’en a pas encore parlé parce que l’on demeure sidéré et que l’on a du mal à accepter ces nouvelles si tristes.
Sa famille dira adieu à Philippe Buquet, lundi, dans l’intimité ; ses anciens collaborateurs de l’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône, se réuniront le même jour, à 15h30, pour célébrer sa mémoire.
Il faisait partie depuis de très longues années du monde du spectacle vivant, et, en premier lieu du théâtre. On a le sentiment de l’avoir connu depuis quarante ans. A ces postes si difficiles que sont ceux de l’administration des institutions.
Il a longtemps accompagné Jean-Louis Martinelli, directeur du TNS, Théâtre national de Strasbourg, de 1993 à 2000. Ensuite, il assure un intérim à la tête du Rond-Point, en attente de solution.
C’est à l’Espace des Arts de Chalon-sur-Saône que Philippe Buquet donnera la pleine mesure de ses dons. Il en est nommé directeur en 2002 et va très vite déployer ses talents : une connaissance excellente du paysage artistique français et européen, un art de diriger sans raideur, un intérêt vif pour les femmes et les hommes qui travaillent avec lui, une connaissance sincère du territoire. Peu à peu, l’Espace des Arts de Chalon devient très important en région Bourgogne-Franche-Comté et va acquérir très tôt sous la direction de Philippe Buquet le label « scène nationale ». Il travaille au-delà du bâtiment et trouve une destination heureuse au théâtre municipal de la ville, un bijou à l’Italienne qui est un écrin idéal, notamment pour le jeune public.
Philippe Buquet défendait le théâtre, mais aussi les autres arts du spectacle vivant. La danse en particulier, et il avait lancé un festival intitulé « Instances » qui a permis l’émergence nombreux talents nouveaux. Il faisait aussi la part belle aux formes actuelles, celles où musique, vidéo, cirque se mêlent.
Il était resté dix-huit années à la tête de l’Espace des Arts. On ne l’oubliait pas. On ne l’oubliera pas.