Comédien de théâtre, de cinéma, de télévision, il s’est éteint à l’âge de 81 ans. Un grand serviteur de l’art.
A ses enfants, sa fille Stéphanie Bataille, comédienne elle aussi et directrice du Théâtre Antoine, son fils, Stanislas Draber, fleuriste et poète, installé rue Racine, à Paris, il a appris le sens du beau, du désintéressement matériel, de la force du travail.
Lui, Etienne Draber, a connu toutes les facettes de l’art du jeu, au théâtre, au cinéma, comme à la télévision. Né le 26 mars 1939, à Strasbourg, il s’est éteint, touché par le virus du covid alors qu’il avait été hospitalisé pour une autre raison qui n’aurait pas dû mettre sa vie en danger.
Il avait fait ses études au conservatoire national supérieur d’art dramatique et eu comme professeur le légendaire Fernand Ledoux, qui a profondément marqué ses élèves. Il a transmis à tous une rigueur, une amplitude de jeu, de comédie à tragédie, et la modestie des artisans.
C’est avec un autre grand homme de théâtre qu’Etienne Draber avait débuté sur les planches, dans les années soixante, Jean-Louis Barrault. Ecole de la troupe, de la camaraderie, de la défense des grands textes, du compagnonnage avec des peintres, des musiciens. Etienne Draber joue dans Hamlet en 64, puis dans la reprise du Soulier de satin.
Ensuite, il fera un long bout de chemin avec Michel Favory dans Marivaux, Goldoni, avant de rencontrer Maurice Jacquemont et beaucoup d’autres. Jacques Echantillon, Jean-Luc Moreau, Patrice Leconte pour Ornifle de Jean Anouilh dont il jouera également Colombe sous la direction de Michel Fagadau. De fait, des années 60 à la fin des années 2000, cet interprète aristocratique et fin, n’aura guère quitté les scènes.
Tout en menant, au cinéma, comme à la télévision, de très beaux parcours. C’est qu’il avait un talent tout en nuances, Etienne Draber, mais aussi un physique. Une silhouette noble, un visage très bien construit, un regard, une voix harmonieuse. Il a été un de ces merveilleux seconds rôles du cinéma et de la télévision. De grands réalisateurs font appel à lui : Alain Cavalier (Le Plein de super), Louis Malle (Milou en mai), Claude Chabrol (Madame Bovary), Patrice Leconte (Ridicule). Labro, Rouffio, Zidi, Schulmann, Molinaro, tant d’autres, se sont appuyés sur cette forte personnalité très stylée.
Il y a trois ans, il avait tourné, avec Didier Van Cauwelaert dans J’ai perdu Albert et il incarnait … Einstein.
A la télévision, il avait connu le grand temps de l’école des Buttes Chaumont, et n’avait jamais cessé de jouer dans des dramatiques, des feuilletons, des téléfilms, jusqu’à s’amuser dans La minute vieille…
Tout le monde connaissait son visage, son humour, son esprit. Il était d’une génération où l’on ne pratiquait pas l’art du comédien sans une curiosité infinie pour les belles choses de la vie et de la culture : musique, littérature, septième art, journaux, tout lui était précieux. Il en faisait son miel et partageait, transmettait.
Note : Vous trouverez sur internet, wikipedia notamment, les parcours complets de cet homme rare.