De 2016 à 2025, il aura programmé les deux grandes salles du théâtre de l’Europe avec un sens profond du public et une audace, artistique et intellectuelle; lumineuse. Il part, laissant encore de très beaux projets et termine son chemin de directeur sur deux spectacles puissants : « Oui » de Thomas Bernhard et « Les Paravents » de Jean Genet.
Une petite brochure, à couverture bleue frappée de blanc. Sobre et simple. Elle est un appui de mémoire : photographies des spectacles qui auront été donnés de 2016 à 2025. Chapitres sans commentaires, mais avec légendes précises des photographies en couleurs qui se succèdent. Spectacles signés par Stéphane Braunschweig, spectacles des artistes associés Christiane Jatahy, Simon Stone, Caroline Guiela Nguyen, Sylvain Creuzevault, Alexander Zeldin. Spectacles de grands artistes très souvent invités, de Krystian Lupa à Julien Gosselin, Célie Pauthe, Thomas Ostermeier, Christophe Honoré, Ivo von Hove, beaucoup d’autres.
Un livre-souvenir distribué aux abonnés qui ont assisté à la présentation de saison, brochure disponible librement dans les deux salles de l’Odéon-Théâtre de l’Europe. Stéphane Braunschweig a écrit un texte bref, soulignant comment le souvenir se dilue ou se ravive, et combien à ce jeu d’éveil des souvenirs, les images sont importantes. Il cite Pirandello qui parlait de « souvenirs de songes ».
Comme on le sait, il y a quelques mois, Stéphane Braunschweig a annoncé qu’il quittait l’Odéon. Il aurait pu, en toute légitimité, faire vivre l’institution plusieurs années de plus. Mais, pris par le ciseau d’une part de plus en plus réduite dévolue à la création, face à l’indécision assez lâche des tutelles, sinon leur silence, l’artiste, directeur très responsable, a préféré choisir de passer la main.
Mais il a programmé la saison prochaine, 2024-2025. Une forte succession de spectacles, dont, La Mouette, qu’il mettra en scène. Beaucoup d’autres pépites : des reprises du prochain Festival d’Avignon (Angelica Liddell, Caroline Guiela Nguyen, Séverine Chavrier, pour en citer quelques unes. Avant de découvrir, au printemps 2025, un Hôtel du Libre-Echange de Feydeau, dans une mise en scène de Stanislas Nordey. Et cela met en appétit.
Actuellement, dans les deux salles, deux productions magistrales. Oui de Thomas Bernhard, dans une adaptation et une conception de Claude Duparfait et de Célie Pauthe, mise en scène de Célie Pauthe, avec Claude Duparfait sur scène et, à l’écran, Mina Kavani et le comédien. Des images signées Irina Lubtchansky. On reparlera plus longuement de ce moment d’une intensité très forte à découvrir aux Ateliers Berthier.
A l’Odéon-6ème, là-même où en 1966 fut créé le texte de Jean Genet, Arthur Nauzyciel déploie son adaptation et sa mise en scène des Paravents. Plus de quinze comédiens, certains en un seul rôle, d’autres se démultipliant, défendent avec une puissance contenue, le poème métaphysique, jusqu’aux plus quotidiens des gestes, les plus dérangeantes des pensées et savent laisser sourdre l’ironie de l’écrivain, et son rire.
De ce travail très fort, nous reparlerons également, ici, là. Les deux plus fortes raisons d’aller au théâtre en ce juin maussade encore.
Ateliers Berthier, « Oui » de Thomas Bernhard, jusqu’au 15 juin. Durée : 1h30. Du mardi au samedi à 20h00, dimanche à 15h00. En audiodescription le 9 juin, à 15h00.
Odéon-6ème, « Les Paravents » de Jean Genet, jusqu’au 19 juin. Durée : 4h00. 2h30/entracte de 15 minutes/1h15. Du mardi au samedi à 19h30, dimanche à 15h00. Relâche le 5 juin. Représentations surtitrées en anglais, les 8 et 15 juin.
Téléphone : 01 44 85 40 40
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