Emmanuelle Laborit, cette enfant du Paradis

Dirigée par un metteur en scène de Glasgow, Andy Arnold, patron du Tron Theatre, la merveilleuse comédienne et âme de l’IVT, International Visual Theatre, met ses pas dans ceux d’Arletty face à un Baptiste incarné par Ramesh Meyyappan.

On pense aux Enfants du Paradis, mais c’est plus compliqué, La Performance !  C’est tout le cinéma du réalisme poétique français des années 30-45 qui a inspiré Andy Arnold, artiste d’Ecosse qui dirige à Glasgow le Tron Theatre, lieu très connu, souvent du côté de l’avant-garde. C’est là qu’a été créé le spectacle que l’on peut découvrir actuellement à l’IVT, aujourd’hui devenu un centre de ressources sur la langue des signes française (LSF) et dirigé par Emmanuelle Laborit et Jennifer Lesage-David.

Dans un décor de coulisses de théâtre, avec, en fond, une toile peinte d’évocation urbaine en noir et blanc, et, devant les deux tables de maquillage des personnages, on suit, en une heure vite envolée, les faits et gestes des deux interprètes, Emmanuelle Laborit et Ramesh Meyyapan, comédien sourd, originaire de Singapour, et très connu partout à travers le monde, en particulier avec un solo qu’il a composé, Off Kilter.

Le charme, la grâce. PHOTO DE Mihaela Bodlovic

Ils sont accompagnés d’un pianiste spirituel, Ross Whyte, qui participe à l’action et apporte son esprit souriant, son énergie à la représentation.

Pas ou quasiment pas de langue des signes dans la représentation. On est du côté des mimodrames. Cela fait d’autant plus penser aux Enfants du Paradis. On les voit s’échauffer, revêtir leurs costumes de scène, jouer. Se chamailler. Se réconcilier.

On ne s’étendra pas plus sur les trouvailles joyeuses de ce moment délicat et heureux. Ramesh Meyyappan est très expressif, il impose sa présence virile et sa délicatesse. Elle, Emmanuelle Laborit, on l’admire depuis tant d’années, que l’on sait que l’on va être ravi par sa force, son engagement, son esprit insolent, espiègle. Et sa gravité. Elle est toujours aussi belle et dans son costume rouge, cette robe signée Victoria Brown (qui a imaginé tous les costumes), elle est encore plus séduisante.

Les lumières de Benny Goodman, la scénographie de Jenny Booth, la composition du pianiste Ross Whyte, tout enchante. C’est doux, tendre, mélancolique, souvent très drôle, parfois heurté car le personnage d’Emmanuelle Laborit adore se mettre en colère, et cela lui va bien, c’est à découvrir pour le plaisir ! Et les enfants, dès l’âge de dix ans, sont les bienvenus.

« La Performance » .Jusqu’au 20 novembre.

International Visual Theatre, 7, Cité Chaptal, 75009 Paris.

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