Esprit préoccupé par les attaques violentes contre des journalistes loyaux, on n’a pas pris le temps de parler des spectacles vus depuis samedi 29 juin, ouverture du 78ème festival. Ni des inquiétudes des artistes et professionnels.
Si on commençait pas le « off » ? Tous les artistes n’ont pas suivi les ordonnances de l’actuelle direction qui a fixé le 3 juillet comme début des représentations et n’a pas voulu distribuer le catalogue, guide préféré des festivaliers. C’est dommage, d’autant plus que le site n’est pas pratique.
Dès le 29 nous avons pu assister à une représentation d’un seul en scène excellent. La Disparition de Josef Mengele est l’adaptation du livre d’Olivier Guez, publié aux éditions Grasset et qui a valu à l’écrivain le prix Renaudot 2017. Lors de la parution de l’ouvrage, Mikaël Chirinian venait de créer L’Ombre de la Baleine, remarquable texte, spectacle ultra-sensible, beau et bouleversant, dans lequel le comédien évoquait son chemin de résilience.
Avec La Disparition de Josef Mengele il signe une intéressante adaptation, sur la base du texte d’Olivier Guez, texte fort et qui donne à réfléchir sur les destins et ne craint pas d’affronter la notion de mal.
Dans la salle John Coltrane du Chêne Noir, dans un décor fait d’images mémorielles, que l’on distingue plus ou moins clairement, mais qui sont là et agissent, un décor signé de la scénographe -et ici également costumière- Sarah Leterrier, l’interprète est seul, finement dirigé par le metteur en scène Benoit Giros. Un environnement sonore très élaboré par Isabelle Fuchs, des lumières de Julien Ménard, participent à la puissance de la représentation. Mikael Chirinian avec sa présence profonde, sa sensibilité, son timbre ferme, sa virtuosité d’élocution -ici, rapide, très rapide-, son regard que l’on capte dans cette salle d’intimité, confirme son art puissant.
Théâtre du Chêne Noir, jusqu’au 21 juilllet, à 18h00. Relâches les 8 et 15 juillet. Durée : 1h20. Tél : 04 90 86 74 87. www.chenenoir.fr