Au Poche-Montparnasse, la comédienne, avec son amie et partenaire, la pianiste Danielle Laval, nous régale d’un délicieux moment, à la gloire de Jean de La Fontaine. Délicat et enthousiasmant.
Un piano à jardin, côté par lequel le public pénètre. C’est là que s’installe Danielle Laval, pianiste virtuose, qui, depuis quelques années donne la réplique, musicalement, à Brigitte Fossey.
Ensemble, elles ont proposé des moments délicats et délicieux, que certains d’entre vous ont certainement déjà dégustés. Elles se sont rencontrées par hasard, il y a dix ans. Premier spectacle ensemble sur un thème qu’elles étaient heureuses de partager : la gourmandise. Des pages de Brillat-Savarin et des morceaux de musique.
Elles ont également créé « Mozart et sa correspondance », « La Vie de Rachmaninov », « Les Lettres de Mendelssohn ».
Avec Jean de La Fontaine et ses fables, elles proposent un registre enchanté qui ravit les enfants -il faut les entendre rire !- mais comble les plus exigeants adultes.
Elles montent leurs spectacles ensemble. Les choix sont partagés, étudiés. Les fables évoquent certaines musiques à Danielle Laval. Sa connaissance profonde des répertoires fait ici merveille. Un titre, un texte, une idée. Rien ici qui soit plate illustration. Mais des dialogues, des mises en miroir, des éclairages.
Ci-dessous, la pianiste et la blonde comédienne. Photographie : Sébastien Toubon
Au fil du spectacle, des fables très connues et d’autres que vous découvrirez. Des pages musicales connues, et des pépites. Après une introduction avec Beethoven, voici Les Animaux malades de la peste et une fugue de Bach. Voici Les deux coqs et c’est la Poule de Rameau qui les accompagne !
Plus loin, les merveilleux et peu complices : Le Milan et le Rossignol et c’est le Petit Oiseau de Grieg qui leur donne la réplique !
Pages classiques, mais pages modernes également. Ainsi Nino Rota valse-t-il avec Les Femmes et le secret et c’est la musique de Michel Legrand pour le film Touchez pas au grisbi qui est requis pour Le Corbeau et le Renard et pour Le Corbeau voulant imiter l’Aigle.
Danielle Laval est une pianiste magistrale et d’une délicatesse infinie. Elle transpose, elle éclaire. Une très grande musicienne dans la modestie d’un petit théâtre.
Un petit théâtre de légende. La salle où elle joue n’existait pas à l’époque, mais on n’a jamais oublié la toute jeune Brigitte Fossey, toute grâce et blondeur toujours, créant en 1967, dans la salle de légende, une pièce de Romain Weingarten : L’Eté. Depuis, au théâtre comme au cinéma, du Grand Meaulnes de Jean-Gabriel Albicocco, à Mon nom est Marianne de Michaël Bond, elle n’a jamais arrêté, sur les planches comme sur les plateaux du 7ème art, et en choisissant souvent des espaces à part. Elle a également publié de beaux livres de réflexion, de spiritualité.
Dans les lumières d’Alireza Kishipour, sous le regard amicale de Stéphanie Tesson et de Marie Adam, Brigitte Fossey, glisse, danse, sourit, s’envole, nous enchante, portée par les notes si claires et euphorisantes -même quand les airs sont tristes- distillées par Danielle Laval. Idéal et à partager !
Au Poche-Montparnasse, salle du bas, tous les lundis à 19h00 et les dimanches à 17h00. Durée : 1h15. Tél : 01 45 44 50 21.