Critique d’art, auteure de nombreux ouvrages et d’émissions conséquentes, à la radio et à la télévision, elle s’est éteinte le 19 septembre dernier. Elle avait 74 ans.
Elle était myope, regard tendre, souvent caché derrière des lunettes étroites et fumées. Un masque pour timide. Elle avait de l’allure. Longue, fine. Se déplaçant lentement, avec quelque chose de faussement vulnérable. Une voix tendre, aux accents enfantins. Elisabeth Couturier s’est éteinte le 19 septembre dernier, vaincue par la maladie, après deux ans de combat.
Elle était née en 1950, à Grenoble. Entourée des montagnes et du souvenir de Stendhal. Elle avait fait beaucoup d’études. Sciences politiques, sociologie, arts plastiques. Elle avait conservé, jusqu’à ces dernières années, une merveilleuse curiosité pour la vie. Toute la vie. Une journaliste, passionnée par les mouvements du monde, et qui avait trouvé, dans l’art contemporain, un territoire d’où s’exprimer, d’où commenter la réalité des sociétés et des êtres.
Elle aura beaucoup compté, dans le monde de l’art. Sans aucune superbe, jamais. Elle était présidente de l’AICA France ( Association Internationale des Critiques d’art) depuis 2018. Ses pairs l’aimaient, les galéristes, les conservateurs, l’appréciaient profondément.
Elle a beaucoup écrit. Pour des larges publics, comme ceux de « Paris Match », dont elle a longtemps été l’une des plumes les plus brillantes. Pour des publics plus cadrés, comme ceux de la radio –et vous entendrez, en particulier sur le site de Radio France, des émissions et des podcasts précieux. Pour des amateurs ciblés à la télévision. Elle y avait débuté très tôt, en 1973, dans le magazine culturel « Expressions ». Elle aimait beaucoup l’image mais elle n’oubliait pas la presse écrite et avait également collaboré à « Art Press » et à « L’Oeil ».
Directrice de Collection chez Flammarion, elle y avait elle-même publié plusieurs ouvrages et, notamment, L’art contemporain, La photographie contemporaine, Le design et aussi récemment L’art contemporain ce qu’il doit aux chefs-d’œuvre du passé. Fine, savante, aigüe, elle aimait se faire pédagogue accessible.
Au moment de saluer cette femme noble et belle, on pense à son mari, Pierre Desfons, artiste plasticien, réalisateur, homme de télévision, et à leur fils Félix.
Sa famille et ses amis se réuniront pour ses obsèques, ce vendredi 27 septembre à 14 h 30 à l’église Saint-Paul-Saint-Louis, 99 rue Saint Antoine, dans le 4e arrondissement de Paris.