Avignon, au fil du off

Une profusion déraisonnable, de nombreuses reprises, des pépites déjà repérées, et des créations intéressantes.

Au Théâtre des Barriques

Poison

On a commencé par la pièce d’une auteure néerlandaise peu jouée en France, peu traduite -un petit peu par la Maison Antoine-Vitez d’Arles. Elle se nomme Lot Vekemans. L’écriture remonte à 2009, Gif. Elle est ici donnée dans la version d’Alain Van Crugten, publiée en 2011 par Espace 34. Une langue fluide, d’apparence simple, mais précise et palpitant d’indices délicats. De toutes manière le titre renvoie à quelque chose de toxique Poison. Et la situation que l’on comprend peu à peu, ménage ses suspens. Un homme, une femme. Un lieu pas tellement propice à l’abandon. Le hasard les remet en présence, cinq ans après qu’ils se sont quittés. Ils étaient demeurés dans le silence. C’est l’heure des éclaircissements. Mais rien ne saurait effacer le drame qui a conduit à leur rupture.

N’en disons pas plus car ce qui retient et émeut, c’est le dévoilement progressif d’une vérité.

Sobrement joué, finement dirigée, la pièce touche, par-delà ce qu’elle pourrait contenir de mélodrame. La mise en scène d’Hugues Boucher s’appuie sur les personnalités des deux interprètes, Sophie Legrand, harmonieuse jusque dans la souffrance, Philippe Maymat, qui laisse sourdre les failles du personnage, par-delà le charme et la présence forte. Dans la proximité d’une petite salle, on saisit les souffles et les regards, cela ajoute à l’émotion.

C’est simple, fin, touchant. Un vrai travail, sérieux, solide, sensible.

Théâtre des Barriques, à 13h15, tous les jours sauf le mardi. Durée : 1h05. Adresse : 8 rue Ledru-Rollin. Tél : 04 13 66 36 52. Site : www.theatredesbarriques.com

Dans le même théâtre, à 16h, un moment bouleversant dont nous avons parlé cet hiver dans ces colonnes : A coeur perdu d’Emmanuelle de Boysson, d’après son livre Un coup au coeur. Histoire vraie et incarnée magnifiquement par Carmen Vadillo, mise en scène par Véronique Boutonnet. Durée : 1h.