Avec l’un des romans les plus souvent adaptés de Romain Gary, La Promesse de l’aube, il réussit, avec ses amis metteurs en scène, un spectacle neuf, idéal. Un immense interprète.
Franck Desmedt, pas loin de la cinquantaine, et pas loin de trente ans de carrière, études de philosophie et d’art dramatique comprises, est un homme de théâtre complet. Il n’a jamais agi que dans la discrétion. Mais ceux qui aiment le théâtre le connaissent et lui vouent, par-delà l’admiration que l’on peut avoir pour un comédien, une gratitude profonde car il s’est toujours frayé un chemin original et clair.
Ces jours-ci, c’est au Lucernaire qu’on le retrouve. Seul en scène. Epaulé par deux amis aux regards fermes : Dominique Scheer et Stéphane Laporte. Il est « mis en scène » dans des éclairages doux et fluides de Laurent Béal.
A part cela tout tient à lui ; l’adaptation remarquable du roman autobiographique de Romain Gary, La Promesse de l’aube et le jeu. L’énergie, l’évidence de la présence, l’art de la conviction. La finesse de tout l’être, ce que l’on peut appeler une élégance, un regard, une voix. Une manière de donner vie.
Ce n’est pas la première fois que Franck Desmedt, aujourd’hui directeur très inspiré de La Huchette, donne vie à ce grand texte. Un texte bouleversant et pur. Romain Gary, parle de lui, de son enfance, de sa jeunesse. De sa mère.
Ne disons rien. Allez et voyez, soyez bouleversés. Franck Desmedt est d’une délicatesse aérienne, d’une acuité tranchante. Rien de mièvre ou trop sentimental. Mais quelque chose de tragique qui ne s’interdit jamais rires et sourires. Mais surtout, Desmedt, voix, regard, posture, mouvement, donne à Romain Gary sa puissance de très grand écrivain. Des hommes de style, des hommes qui ont de l’âme, Gary comme Desmedt. A voir absolument.
Lucernaire, du mardi au samedi à 18h30. Dimanche à 17h00. Durée : 1h15. Jusqu’au 7 novembre.
Romain Gary est dans la Pléiade, mais La Promesse de l’aube est publiée en versions Poche.