Pierre Guillois et Olivier Martin-Salvan, à la folie

On avait découvert la première mouture de « Les Gros patinent bien », dans le jardin du Rond-Point, fin septembre. Reprise étoffée de ce « cabaret de carton » dans la grande salle. Irrésistible !

Rire, et rire encore. Rire sans cesse, secoué par les trouvailles gamines et extravagantes, les trouvailles de ces deux garçons hyper doués qui s’amusent et nous amusent avec leur « cabaret de carton ».

Carton ? Vous avez-dit carton ? Et comment dit-on carton en anglais ? Carton ? Mais ici, c’est plutôt aux « cartoons » que l’on pense. Aux dessins animés ! Non pas tant à cause des morceaux de ce matériau qui composent tout ici, les maisons, les véhicules, les arbres, les animaux, les accessoires les plus divers, mais parce que la plasticité corporelle de Pierre Guillois est tellement exceptionnelle qu’il rivalise avec les loups et autres personnages très expressifs des dessins animés.

Faut-il en dire plus ? Photographie de Govanni Cittadini Cesi. DR.

Les deux amis, deux artistes qui savent tout faire et sont d’une inventivité exceptionnelle dans tous les domaines de la scène sont ici au meilleur de leurs talents très divers. Dans l’écriture, l’interprétation, la musique, la mise en scène, la direction de jeu, l’audace, la finesse, ils surpassent le commun des mortels.

Souvenez-vous de Bigre qu’ils ont joué de longs mois durant avec une merveilleuse complice, Agathe L’Huillier. C’était muet et l’on ne s’en rendait pas vraiment compte tant ils savent transmettre idées et sentiments, effets. Ils savent raconter. Ils sont très éloquents.

Ici, l’un n’arrête pas de bouger, ne dépense sans compter, mince sinon maigre dans son slip de bain bien ajusté. C’est Pierre Guillois. L’autre, assis, n’arrête pas de se déplacer, mais sans bouger de place sur le plateau, quasiment, en costume trois pièces. C’est Olivier Martin-Salvan.

Chut ! Ne serait-ce pas une sirène qui a quitté l’océan ? Photographie de Giovanni Cittadini Cesi. DR.

On en dira pas plus. Il s’agit donc de voyages…et d’amour. L’intrigue se tient, le fil narratif est bien tendu. Les photographies devraient vous suffire !

C’est Pierre Guillois qui imprime le mouvement. Qu’il soit requin, sirène, marmotte ou Bigouden, une Bretonne à haute coiffe, regard clair aux intensités sans cesse oscillantes,  il doit être physiquement épuisé ! Sans parler des crampes d’un visage qui se transforme sans cesse. Sérieux, barbe très bien taillée, œil sombre dardé au loin, très concentré, cocasse, chantant à merveille, tenant le rythme tandis que le public tape dans ses mains, spontanément, Olivier Martin-Salvan est parfait.

Pour aider nos deux génies, car ils sont vraiment géniaux dans leur catégorie, il y a Charlotte Rodière en charge de l’ingénierie carton, Max Potiron qui assure la régie générale, et trois régisseurs plateau en alternance : Emilie Poitaux, Elvire Tape, Colin Plancher.

Sur sa moto électrique, Olivier Martin-Salvan peut aller jusqu’au fin fond de l’Espagne…Pierre Guillois suffoque sous le soleil ardent…Photographie de Giovanni Cittadini Cesi. DR.

Courez vite au Rond-Point. En famille, en bande de copains. Les enfants sont ravis ! C’est un bonheur de les entendre rire. Mais les grands ne sont pas en reste.

Théâtre du Rond-Point, salle Renaud-Barrault, à 18h30 du mardi au dimanche. Durée : 1h20. Jusqu’au 16 janvier.

Relâches les lundis, et les 25 et 26 décembre et du 1er au 6 janvier 2022.

Tél : 01 44 95 98 21.

Site : theatredurondpoint.fr