Accompagnées de Tetiana Troitska, dans une mise en scène de Vlad Troitskyi, les artistes, musiciennes, chanteuses, comédiennes ukrainiennes évoquent la guerre. Beau et puissant.
On les connaît depuis plusieurs années. On les admire. Elles ont de fortes personnalités et sont de remarquables musiciennes. Elles sont en tournée, après une première, jeudi dernier, aux Ateliers Berthier.
Elles ne sont jamais les mêmes. Mais, de spectacle en spectacle, jusqu’à présent, on était plutôt du côté de concerts surpuissants, qui bousculaient. On les interprétait, chacun à sa façon.
Avec Danse macabre, écrit et mis en scène par Vlad Troitsky, grand homme de théâtre, créateur d’ouvrages lyriques, fondateur de groupes, de compagnies, artiste au travail, soucieux de construire, d’élaborer sans cesse.
On le connaît en France, comme on connaît le groupe de femmes qui travaille donc auprès de Lucie Berelowitsch et prépare d’ailleurs une version des Géants de la montagne de Pirandello, pour janvier 2023. Les Dakh Daughters ont d’autre part depuis 2010 le soutien de Stéphane Ricordel, qui les a accompagnées en France comme en Ukraine, pour cinq productions.
Que Natacha Charpe, Natalia Halanevych, Ruslana Khazipova, Solomia Melnyk, Anna Nikitina, musiciennes, chanteuses, comédiennes, et Tetiana Troitska, dans un chemin de complément, surgissent, poussant des valises à roulettes, sur lesquelles sont accrochés des panneaux lumineux, comme des façades de maisons, et l’on comprend. C’est de la guerre qu’elles nous parlent.
Chacune possède une très forte personnalité. Elles frappent, touchent, qu’elles jouent leur musique ou parlent, prenant en charge des témoignages déchirants.
C’est à la fois très beau et très bouleversant. Elles ont toujours été courageuses. Elles ont de l’énergie et ce sont d’excellentes musiciennes. Toutes. Chacune possède un son très singulier. Des virtuoses.
Vlad Troitskyi sait à merveille dessiner d’un trait ferme des scènes qui nous renvoient à la cruelle réalité de la guerre en Ukraine. Il a le sens de la concision. Il sait partager la parole, donner corps aux témoignages puisés dans la réalité, aujourd’hui, maintenant.
On les aime toutes, on les admire. On reçoit avec gratitude ces moments, le groupe, les solos comme la déambulation de Tetiana Troitska. Les lumières d’Astkhik Hryhorian ajoutent au mystère, à la grâce et à la gravité de ce spectacle magistral.
Tournée : après l’Odéon-Berthier le 16 juin, Le Mans le 17, ce soir 19 Poitiers, le 25 juin Chambéry, le 29 juin, Vidy-Lausanne, le 4 juillet Strasbourg, le 5 juillet Luxembourg, le 21 juillet, Paris, Fondation Cartier, les 26 et 17 septembre, Tbilissi en Géorgie, 6 octobre, Le Préau, CDN Normandie-Vire qui les accueille depuis mars dernier. C’est là que l’équipe a mis au point ce spectacle. Durée : 1h30.